• Depuis quelques années dans ma bibliothèque (j'ai la chance d'avoir l'édition originale des éditions Naïve), je n'avais pas encore pris le temps d'écrire un article sur ce beau roman. Etant fan depuis l'adolescence de Sherlock Holmes et de Conan Doyle, j'étais tombé par hasard sur ce livre qui ne pouvait qu'attérir chez moi. 

    Mitch Cullin | Les abeilles de Monsieur HolmesTitre : Les abeilles de Monsieur Holmes.

    (Traduit de l'américain par Hélène Collon)

    Auteur : Mitch Cullin

    Parution : 2005 (et 2007 pour la version française)

    Edition : Naïve

    Résumé / 4ème de C : Sussex, 1947. A 93 ans, Sherlock Holmes vit retiré, loin d'un monde dont les mutations et le tapage absurde lui échappent de plus en plus. Seuls le préoccupent à présent ses abeilles, l'écriture, et le déclin de sa mémoire. Mais certains êtres cherchent encore auprès de lui des réponses essentielles sur la vie, l'amour ou les limites terriblement humaines de la raison, provoquant la résurgence d'émotions que Holmes avait si longtemps enfouies, fissurant sa maîtrise légendaire...

    Dans ce portrait subtil et doux-amer d'une figure mythique, réflexion sur l'absence du père, le temps qui passe et les barrières intérieures que l'on s'impose, Mitch Cullin mène l'enquête, entrelaçant trois histoires, trois temps de la vie de Holmes, et porte sur le personnage un éclairage inédit et émouvant. 

    Mon avis : 

    Oubliez le Sherlock Holmes intrépide et alerte de l'époque de Doyle. Loin de l'image commune du héros dont nous avons (presque) tous lu les aventures épiques, notre fin limier a vieilli et est maintenant retiré chez lui, face à la mer, s'occupant de ses ruches et s'adonnant à l'écriture. Il se déplace difficilement et perd la mémoire.

    Ce roman est présenté en troix actes :

    Celui qui se déroule au présent de sa retraite dans le Sud de l'Angleterre, décrivant un homme qui a presque perdu sa froideur légendaire en même temps qu'une partie de sa mémoire et qui présente une humanité fragile et touchante, pris d'affection pour le fils de sa gouvernante. Celui qui décrit un récent voyage au Japon au cours duquel il rend visite à un ami apiculteur et recherche une plante, l'angélique, qui l'intéresse d'un point de vue botanique. Et enfin, un retour dans le passé, au cours de l'une de ses enquêtes, l'un de ses premiers échecs. 

    Nous découvrons un nouveau Holmes, au travers de ce récit, qui, finalement, est une enquête intime qui nous conduit au coeur de l'âme même de ce héros légendaire. C'est très bien écrit, finement même (on lui devait bien ça), et c'est surtout très audacieux comme roman. il fallait oser s'attaquer à ce monument en prenant le risque de l'entâcher d'un mauvais goût dégradant. Mais Cullin s'en sort plutôt bien, avec un roman particulier et plein de charme.

    C'est un sherlock Holmes attachant que nous accompagnons, un homme fragilisé que nous avons envie de soutenir quelquefois, mais qui reste, en fin de compte, fidèle à lui-même si l'on suit le raisonnement logique de Mitch Cullin.

    Je conseille ce beau roman à tous les fans de Sherlock Holmes, ils n'y trouveront peut-être pas l'excitation et le suspense ressentis dans les livres de Doyle, mais ils y savoureront l'humanité touchante d'un homme devenu légende littéraire. Ce qui vaut bien un petit détour quand même... Non ?

    Il faut souligner la qualité des livres des éditions Naïve dont les couvertures et les mises en pages sont particulièrement soignées.

    A noter qu'un film tiré du roman sort en salle actuellement, avec l’interprétation de l'excellent Ian McKellen, dont vous pouvez voir la bande annonce ici.

    Bonne lecture ! 

     

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  • Dans le cadre de ma rubrique "Chroniques des auto-édités", je vous fais découvrir aujourd'hui un roman sympathique signé Suzanne Marty. Je ne suis pas un habitué des lectures chick-lit destinées plus généralement à un lectorat féminin. Mais je me suis laissé tenter car il y a chez Flamme, l'héroîne, quelque chose qui me ressemble et, finalement, le constat est positif !

    Suzanne Marty | La rousse qui croyait au père NoëlTitre : La rousse qui croyait au père Noël

    (Tome 1)

    Auteur : Suzanne Marty

    Parution : 2015

    Edition : AE

    Résumé / 4ème de C :

    Flamme est apprentie comédienne et célibataire. Le 1er janvier, elle se pose un ultimatum : si elle n’a pas obtenu un seul rôle payé ou trouvé l’amour avec un grand A avant son anniversaire, elle abandonne la course aux rêves.

    Car est-il raisonnable à 39 ans de croire encore au père Noël ? 

     

    Mon avis : 

    C'est une très bonne surprise. N'étant pas habitué à ce genre de lecture, c'est grâce à #JeudiAutoEdition (dont je parle ici) que j'ai découvert Suzanne Marty et son personnage Flamme.

    On pourrait croire, à la lecture du synopsis, que les aventures de cette jeune femme rousse, qui décide de se (re)prendre en main à l'aube de ses 40 ans, ne soient destinées qu'à un public féminin. Mais non, bien au contraire. Car plus on découvre (avec plaisir) la vie de Flamme, plus on se retrouve nous-même face à nos envies, nos interrogations et nos regrets existentiels. 

    L'approche de la quarantaine est une période de questionnements, de l'émergence de nouveaux objectifs, d'un nouveau regard sur le monde, sur les gens et sur nous-même. C'est aussi le temps des désillusions qu'il faut surmonter. C'est cette analyse qui conduit cette jolie rousse à entreprendre un voyage pour un séjour touristique dans un club de vacances. C'est décidé, elle va (enfin) se lâcher un peu et penser à elle. Mais rien n'est simple quand on croyait, il y a encore quelques jours, au père Noël...

    Ce roman est une bouffée d'oxygène. C'est drôle, parfois cruel, mais tellement émouvant finalement. L'auteur nous offre une lecture fraîche, servie par une écriture de qualité et sans fioriture qui nous entraîne, au fil des pages, dans un quotidien qui n'est pas tant éloigné du notre. 

    J'espère qu'il y aura une suite, et en attendant, je vous invite à faire la connaissance de Flamme, cette jolie rousse à qui je me suis véritablement attaché, et de toute une joyeuse guirlande de personnages secondaires.

    La rousse qui croyait au père Noël est, sans hésitation, un véritable coup de coeur !

     

    Suzanne Marty | La rousse qui croyait au père Noël

    Le site de Suzanne Marty

    Son compte Twitter

    Pour vous procurer son roman

     

    Merci à Suzanne Marty pour la dédicace de son roman.

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  • J'ai découvert Solène Bakowski sur Twitter. Encore une fois, le hasard a bien fait les choses. Dans le monde de l'auto-édition, je suis assez difficile dans mes sélections. Avant de m'intéresser à un roman, je m'intéresse à l'univers qui gravite autour de l'auteur, à son processus de communication. Et Solène Bakowski a, selon moi, bien pensé son système de com. Elle possède un univers bien à elle, un site de qualité, de belles photos et a réussi à attiser ma curiosité.

    Solène Bakowski | Un sacJ'ai donc choisi, pour une première lecture :

    Titre : Un sac

    Auteur : Solène Bakowski

    Parution : 2013

    Edition : AE

    Résumé / 4ème de C

    En pleine nuit, une femme attend face au Panthéon, seule, un petit sac dans ses bras frêles qu’elle serre comme un étau. Cette femme, c’est Anna-Marie Caravelle, l’abominable, l’Affreuse Rouquine, la marginale.
    Lorsque, vingt-quatre ans plus tôt, Monique Bonneuil décide de prendre en charge, en secret, à l’insu du reste du monde, l’éducation de la petite Anna-Marie, fille d’un suicidé et d’une folle à lier, elle n'imagine pas encore le monstre qu’elle abrite sous son toit et que, lentement, elle fabrique.
    La petite fille, poussée par ses démons, hantée par son histoire, incapable de distance, tue, un peu, beaucoup. Elle sacrifie, règle ses comptes, simplement.
    Mais que fait-elle là, cette jeune femme agenouillée en plein Paris, au beau milieu de la nuit ? Et que contient ce mystérieux sac qui semble avoir tant d’importance ?
    Voici l’histoire d’Anna-Marie Caravelle.

    Mon avis : 

    Une chose importante, j'ai lu Un sac en moins de 72 heures. C'est en général bon signe. Quand on se lance dans la lecture de ce roman, on distingue très vite l'aisance d'écriture de l'auteur. Les phrases s'enroulent, elles ondulent même. C'est très mélodique et bien écrit. On comprend très vite que l'on vient d'entrer dans un univers sombre, très sombre. Mais au-delà de la violence physique que l'on prend en pleine figure, l'histoire d'Anna-Marie Caravelle, c'est aussi et surtout (à mon avis) un conte sur la folie ordinaire et sur la différence qui nous fait si peur.

    Sans se justifier de la brutalité à laquelle on assiste, Solène Bakowski nous fait réfléchir sur la complexité des causes qui peuvent emmener l'être humain (même le plus frêle et le plus fragile) vers l'insondable violence pure.

    Plongés dans cette histoire, vous assisterez, impuissants, au processus mental qui bouillonne dans la tête d'une petite fille au destin griffé. Une petite fille qui va grandir et évoluer sous votre regard tendu et qui deviendra, au fil des pages, un personnage de roman que vous ne pourrez pas oublier de si tôt. 

    Ce livre à reçu le Prix Spécial du Jury Amazon 2015.

    Vous voulez savoir ce que contient ce sac ? il faudra lire ce très bon roman noir.


    + d'infos sur l'auteur : 

    www.solene-bakowski.com

    Son compte Twitter | Sa page Facebook

    Egalement auteur de Parfois on tombe et Chaînes.

     

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